Maurice Audin

Inauguration du jardin Maurice Audin

L’inauguration d’aujourd’hui est l’aboutissement d’un engagement que la section du 7ème de la Ligue des Droits de l’Homme a mené il y a 6 ans maintenant. C’est en 2015 que nous avons fait la demande à la mairie d’une plaque à la mémoire de Maurice Audin. Je remercie la mairie actuelle pour la qualité de notre partenariat dans l’organisation de cette cérémonie. Pourquoi revenir aujourd’hui, 64 ans après la mort de Maurice Audin sur ce que Pierre Vidal-Naquet appela en 1958 « l’affaire Audin », dans un livre devenu un document historique?

Parce que la guerre d’Algérie a constitué une blessure.

Une blessure pour de jeunes français appelés sous les drapeaux et qui furent les témoins directs des tortures. Une blessure dont ils eurent souvent du mal à se remettre et qui a changé leur vie. Et je citerai parmi eux nos amis :

  • Jean Lauvergnat, militant de la Ligue des Droits de l’Homme du 7ème dont l’obstination a permis que le souvenir de Maurice Audin soit matérialisé par le nom de ce jardin,
  • Bernard Gerland qui écrira en 1995 puis jouera au théâtre Ma guerre d’Algérie et créera ensuite l’association Parlons-en.

Parce que pour d’autres, aussi, l’affaire Audin fut « l’événement fondateur de leur conscience politique ».

Enfin parce que l’affaire Audin est un exemple d’événement historique dans lequel le courage de quelques personnes a contribué à changer le cours des choses.

L’association Josette et Maurice Audin poursuit cette démarche, je laisse la parole à son président Pierre MANSAT.

onférence à la mairie du 7ème : « L’affaire Audin : histoire et mémoire, France-Algérie »

par Mme Sylvie Thénault historienne, agrégée d’histoire et directrice de recherche au CNRS.
La disparition de Maurice Audin a déclenché en France un scandale sans équivalent pendant la guerre elle-même. Elle a suscité les premiers travaux sur l’histoire de la torture, par Pierre Vidal-Naquet. À cette portée indéniable à l’époque s’ajoute une portée durable dans la mémoire anticolonialiste française, grâce au combat mené par sa femme, Josette Audin. Cette conférence y reviendra tout en exposant un volet algérien moins connu : que signifiait à l’époque l’engagement d’un jeune Français se disant Algérien lui-même, aux côtés des indépendantistes du FLN ? Quelles traces a-t-il laissées dans l’Algérie après 1962 ? C’est bien d’une histoire et d’une mémoire franco-algériennes revisitées qu’il s’agit d’exposer et de discuter. »