Commémoration du 17 octobre 1961 à Saint Fons

Depuis de nombreuses années la Ligue des Droits de l’Homme organise à Saint-Fons une cérémonie à cette date. Au début elle avait lieu au monument aux morts de la commune, ce n’était pas vraiment le lieu.
Christiane Demontès maire de la ville, à la demande de la Section, accepta de créer cette stèle. Les mandats qui suivirent ne répondirent pas à nos invitations à ces commémorations. Cette année, année marquante, pour ces 60 ans monsieur le maire nous demanda de travailler avec la municipalité afin de marquer de façon significative ce doloureux anniversaire. Nous le remercions très sincèrement.

Merci a ceux qui ont participé à l’organisation de cette cérémonie, merci de votre présence monsieur le député, monsieur le maire, les élus, la fédération du Rhône de la Libre Pensée, monsieur Bendidi, le forum de solidarité Euroméditerranéenne, et les membres de la LDH.

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le premier ministre, Michel DEBRE, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le Préfet de police Maurice PAPON sous ses ordres. Ces milliers d’Algériens défendaient leur droit à l’égalité , leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-même. Ce jour là et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent, arrêtés ( 12000 regroupés dans des conditions effroyables) , emprisonnés , torturés ou pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, Gilles MANCERON historien, membre du comité central de la Ligue, parle de 200 morts , ils furent victime d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police parisiennes.

60 ans après la vérité est partiellement en marche. Cependant la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menée- En particulier la guerre d’Algérie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République.

En conclusion, dans ce domaine , il est donc nécessaire, dans un premier temps, que des mesures significatives soient prises :

  • Création d’un lieu de mémoire national.
  • L’accès, pour les historiens aux archives.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyens et de citoyennes .

Conférence débat avec Gilles Manceron