La Commune de Lyon et de Paris sur les planches

Avec la compagnie de la lettre G, un groupe de militant.e.s lyonnais.e.s de différentes sensibilités, mais toutes et tous passionnées de chant et de théâtre, revisitent l’histoire révolutionnaire de 1870-1871. Spectacle du 30 juin au 3 juillet 2021 à la Croix-Rousse.

En costume 1910, Laura Marx, chemine dans les allées du cimetière parisien du Père Lachaise. Elle trouve au sol un tract et lit « Tous au mur des fédérés pour le 150éme anniversaire de la Commune de Paris et des Communes en province… ». La fille de Karl Marx va vers la tombe de Paul Lafargue, son mari et dit : « Paul ! Paul ! Réveille-toi, la Commune est toujours vivante ! »

Du Père Lachaise à la Croix-Rousse

On entend les échos d’un défilé qui est passé devant le mur des fédérés, quelques notes d’une Internationale ou d’un couplet de la Commune de Jean Ferrat qui s’éteint…

Ainsi débute la pièce « La Commune est toujours vivante ». Gilles Champion n’en est pas à son premier spectacle, mais « comme d’autres, je ne pouvais passer à côté de la commémoration de la Commune. L’idée m’a été soufflée par un ami journaliste lors d’une manif cet hiver », explique le metteur en scène, ancien ingénieur-physicien chez EDF. Autant dire que l’histoire contée pendant trois-quarts d’heure, aurait aussi pu se dérouler au cimetière de la Croix-Rousse, où est enterré le chansonnier Pierre Dupont, auteur du Chant des ouvriers qui ouvre le spectacle.

Pierre Dupont et Eugène Pottier

Cette création inédite évoque la Commune de Lyon, de l’été 1870 au printemps 1871, écrasée dans le quartier de la Guillotière, un mois avant le massacre des communards parisiens. Et en filigrane, on peut penser à celles du Creusot ou de Saint-Etienne. Dans cette évocation, on sentira les sensibilités diverses, plus autoritaires et centralistes, ou plus libertaires et libres-penseuses, qui traversent encore aujourd’hui les organisations syndicales et politiques de gauche.

Au fil de dix chansons, toutes reprises du disque La commune en chantant et de la tournée de concerts en 1971, le public revisitera le florilège révolutionnaire avec La Canaille, L’Insurgé, Le Drapeau rouge, la Marseillaise de la Commune

On découvrira aussi des relations peu connues : entre Bakounine et Marx, Lénine venu à la rencontre du couple Lafargue à Paris, les musiciens Eugène Pottier, Paul Brousse et Pierre Degeyter …

 La Ligue des droits de l’homme n’était pas née en 1871, mais plusieurs des militant.e.s de la Commune encore vivant.e.s encouragèrent sa création, la LDH mettant dans ses pas dans ceux de ces révoltes démocratiques qui fêtent leur 150e anniversaire.

30 juin, 1er, 2, 3 juillet 2021 à 18 h 30 et 20 h 30Théâtre Sous le caillou (04 27 44 34 38), 23 Rue d’Austerlitz – 69004 Lyon

Tarif plein 12 €, réduit (chômeurs, comédiens) à 10 €, durée une heure – Réservations obligatoires : compagniegj@gmail.com – 06 32 17 10 20 ou via https://www.payassociation.fr/ciedelalettreg/achatplaces

Légende photo : Comme à Paris, Saint-Etienne et Le Creusot, la Commune fut réprimée dans le sang par l’armée à Lyon le 30 avril 1871 (© DR).