Collectif Lyonnais de Solidarité avec la Catalogne

La fédération du Rhône de la LDH donne la parole au Collectif Lyonnais de Solidarité avec la Catalogne.

Si la LDH ne s’est pas prononcée sur la question de l’indépendance ou non de la Catalogne, et elle ne le fera pas, elle a toujours été attentive au sort des personnes qui ont été condamnées lors du procès de Madrid en 2019.
Les lourdes peines privatives de liberté prononcées contre celles et ceux qui avaient participé à des manifestations pacifiques et à l’organisation de ce référendum jugé illégal par Madrid  à l’issue d’un procès qui a fait l’objet d’un rapport très critique de la FIDH et du REMDH,  ont toujours été critiquées par la LDH. L’absence de règlement politique , et le tout répressif judiciairement parlant ont été également critiqués. Après un long silence  de près de 3 ans,  des mobilisations se font jour , des condamnations diverses se font entendre, internationales, comme Amnesty ou le comité des droits de l’Homme de l’ONU. Les péripéties judiciaires européennes contre les trois députés européens actuellement à Bruxelles ont été aussi critiquées par leur acharnement. Aujourd’hui la situation semble changer. L’élection de Pere Aragones (ERC) à la tête du gouvernement catalan, qui semble vouloir privilégier une issue politique à celle de l’affrontement plus radicale que les partisans de Puigdemont voulaient, laisse entrevoir enfin une vraie solution politique. Ce d’autant plus que Pedro Sanchez , premier ministre, envisage sérieusement un processus de grâce envers les prisonniers et prisonnières, ce qui d’ailleurs coupe l’herbe sous le pied des plus acharnés de la lutte contre Madrid.

Dominique Noguères vice-présidente de la LDH

Liberté pour les prisonniers catalans
Amnistie,
Arrêt de la répression

Comme l’écrit la grande ONG catalane Omnium Cultural dans une pétition qui sera remise au gouvernement espagnol et aux principales institutions européennes : « le 1er octobre 2017, 2,3 millions de Catalans ont participé à un référendum sur l’indépendance, inspiré de ceux de l’Écosse ( 2014) et du Québec ( 1980, 1995). Malheureusement, et contrairement au Royaume Uni et au Canada , le gouvernement espagnol a répondu par la répression :
-plus de 900 personnes blessées subissant des brutalités policières
-2 leaders de la société civile ( Jordi Cuixart et Jordi Sanchez) présidents de Omnimu Cultural et de l’ANC ( Assemblée Nationale de Catalogne) et 7 dirigeants politiques ont été arrêtés et ensuite condamnés à des peines allant de 9 à 13 ans de prison.
-7 responsables politiques ont dû s’exiler en Belgique, en Suisse et en Écosse
– actuellement plus de 300 personnes ont été ont été convoquées par la justice à la suite de la coupure de l’autoroute à la Junquera /Le Boulou en novembre 2019 ; action organisée pour protester contre la sentence disproportionnée prononcée par le tribunal suprême à l’encontre des 9 prisonniers politiques.
Ainsi, à nos portes, de l’autre coté des Pyrénées, en Catalogne, une mobilisation populaire et de masse, pose depuis 2010 aux citoyens la question des droits démocratiques .
Depuis 2010 cette mobilisation revendique le droit de décider de son futur, par des manifestations massives et non-violentes, des référendums dont celui du 01 octobre 2017 réclamant par le vote une République Catalane. La seule réponse de l’état espagnol a été la mise sous tutelle des institutions catalanes et 100 ans de prison pour les prisonniers politiques ou l’exil. Les manifestations sont durement réprimées, la liberté d’expression est bâillonnée.
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