Rassemblement contre les violences sexistes et sexuelles

samedi 21 novembre à 15h place Bellecour

Contre les violences sexistes et sexuelles : nous sommes toujours là et déterminé.e.s

Nous sommes des millions de femmes à avoir subi et à subir encore des violences sexistes et sexuelles qui nous pourrissent ou détruisent notre vie. Nous sommes des millions à avoir été victimes et avoir vu ces violences abîmer nos amies, nos soeurs, nos voisines, nos amoureuses, nos mères, nos enfants ou nos collègues.

Ces violences ne sont pas un hasard, elles sont issues du patriarcat : système inégalitaire fondé sur un rapport de domination des hommes sur les femmes. Elles connaissent de nombreuses et diverses manifestations, allant du sexisme au quotidien aux violences conjugales, des violences psychologiques au harcèlement sexuel, du viol aux violences gynécologiques et obstétricales, des atteintes au droit à l’IVG aux stérilisations forcées…  

Ces violences visent les femmes et les minorités de genre. Elles touchent aussi les enfants, co-victimes des violences conjugales ou victimes de violences sexuelles. Ces violences s’imbriquent et se cumulent pour certaines en raison de leur situation de handicap, de vulnérabilité, de leur âge, de leur origine sociale, de leur statut de migrantes, parce qu’elles sont lesbiennes ou bisexuelles, parce qu’elles sont trans, parce qu’elles sont autistes ou parce qu’elles sont racisées.

Pour le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous dénonçons l’ensemble de des violences :

–       Violences conjugales : Les violences dans le couple concernent près d’une femme sur 10. Elles vont de la violence psychologique au féminicide. Le nombre d’appels pour violences sur les lignes dédiées a explosé pendant le confinement. Depuis le début de l’année, 85 femmes ont été tuées par leur compagnon ou leur ex.

–       Violences sexuelles, 3 ans après le début du mouvement Me Too, la parole se libère sur les viols et les agressions sexuelles : de nouvelles révélations dans le milieu de la musique, du cinéma, de la pornographie… Mais les affaires Darmanin et Polanski montrent la résistance du patriarcat et la prégnance de la « culture du viol » et la justice quant à elle continue à requalifier des viols en délits d’agression sexuelle et pas en crime. Le cas de la jeune Julie Leriche, violée à l’adolescence par vingt pompiers de Paris est le cruel symbole d’une justice qui refuse toujours de punir les agresseurs.

Violences sexistes et sexuelles au travail est encore trop tabou. Cette année, deux enquêtes auprès des employé-e-s de Mac Donald ont montré la fréquence des situations de harcèlement, d’agressions sexuelles et de sexisme au quotidien dans l’entreprise. La France doit ratifier la convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail, comme d’autres pays l’ont déjà fait,  pour que des mesures soient prises sur tous les lieux de travail pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

–        Les violences exercées sur les enfants : les enfant.e.s sont aussi les victimes de ces violences : co-victimes des violences conjugales, viols intra-familiaux, agressions sexuelles, prostitution infantile, pédo-pornographie… On estime que 3 enfants par classe sont victimes d’inceste ou de violences sexuelles par un proche.

–        Les violences sexistes

Elles prennent de multiples formes et concernent tous les aspects de la vie : vêtements et jouets sexistes, harcèlement dans l’espace public, sexisme ordinaires, cyberharcèlement…

Depuis des années, des campagnes de cyberharcèlement avec menaces de viol et de mort visent particulièrement les militantes féministes. Début novembre, une conférence en ligne sur les 50 ans du MLF a été la cible d’un groupe d’hommes sexistes, racistes et antisémites venant du forum Jeux.vidéo.com

Les violences de genre s’inscrivent dans un contexte social et culturel où le corps des femmes est la cible de multiples injonctions. Cette année nous avons vu des collégiennes et lycéennes accusées de perturber les garçons par leur tenue insuffisamment « républicaine ». Nous avons vu également des femmes insultées, agressées et cyberharcelées parce qu’elles portaient un voile.

Les violences médicales, gynécologiques et obstétriques, peuvent mêler sexisme, lesbophobie et grossophobie, transphobie, validisme et racisme…

Les atteintes au droit des femmes à disposer de leurs corps participent à ces violences : régression du droit à l’IVG en Pologne, aux Etats-Unis, en Hongrie ; stérilisations forcées de femmes ouighoures en Chine, de migrantes latino-américaines aux Etats-Unis. En France, la loi va ouvrir l’accès à la PMA pour les femmes lesbiennes, mais maintien de la discrimination envers les personnes trans. 

Nous souhaitons faire entendre nos voix et que ces violences cessent

Nous voulons que :

  • Le numéro 3919 portée par une association spécialisée et féministes ne soit pas ouvert à la concurrence via un marché public ;
  • La justice pour Julie et pour toutes les victimes qui sont humiliées et violentées par une justice patriarcale
  • Des moyens réels pour les associations qui accompagnement les femmes victimes de violences
  • Une hausse des hébergements d’urgences et la protection des victimes
  • La formation de tou.te.s les professionnel.le.s
  • Des campagnes de prévention et des sensibilisations dans les écoles


Nous sommes le 21 novembre 2020, nous en sommes à 85 féminicides ! Nous honorons nos mortes, mais nous devons aussi et surtout protéger les vivantes ! Quelle société, quelle démocratie peut accepter de voir autant de ses citoyennes violées, agressées, assassinées parcequ’elles sont des femmes ? Quelle société, quelle démocratie peut accepter de voir 220 000 femmes chaque année subir les violences de leur partenaire ou ex ?

Cela ne peut plus durer ! Nous devons nous regarder, Nous découvrir des milliers,

C’est le temps de la colère, de notre colère. Même confiné.e.s, mais nous sommes là Pour faire entendre notre voix, notre colère et dire STOP.

Nous sommes des femmes, nous avons le droit d’exister, nous avons le droit à l’autonomie, de décider pour nous même, nous méritons mieux et nous allons obtenir ce que notre démocratie nous doit l’EGALITE. Nous sommes fortes, fières et pas prêtes de se taire !