France: tensions inédites à Dijon, le gouvernement promet la « fermeté »
16 JUIN 2020 | PAR AGENCE FRANCE-PRESSE
Le gouvernement français a promis mardi « une réponse extrêmement ferme » après plusieurs nuits d’incidents inédits entre des membres de la communauté tchétchène et des habitants d’un quartier de Dijon, ville habituellement paisible dans l’est de la France.
Le gouvernement français a promis mardi « une réponse extrêmement ferme » après plusieurs nuits d’incidents inédits entre des membres de la communauté tchétchène et des habitants d’un quartier de Dijon, ville habituellement paisible dans l’est de la France.
« Je veux passer un message très clair aux voyous que nous avons vu exhiber des armes, aux individus qui sont venus commettre ici des violences à Dijon: notre réponse sera extrêmement ferme », a déclaré le secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nuñez, venu sur place pour annoncer un renforcement du dispositif de sécurité après plusieurs nuits de tensions.
Mardi soir, « il y aura à Dijon deux unités de forces mobiles », soit près de 150 fonctionnaires ou militaires de la gendarmerie en plus des effectifs locaux, a-t-il ajouté, précisant qu’« ils seront présents autant de fois qu’il le faudra ».
Depuis quatre nuits, Dijon est en proie à des tensions dans une ville peu habituée à ce genre de trouble. Tout a commencé par l’agression le 10 juin d’un adolescent issu de la communauté tchétchène. Des expéditions punitives « totalement inédites » ont ensuite été menées ce week-end dans le centre-ville et dans le quartier sensible des Grésilles par des membres de cette communauté, et un gérant d’une pizzeria a été grièvement blessé par balles.
Après trois nuits de violences, les forces de l’ordre ont dispersé lundi soir un attroupement d’hommes cagoulés et visiblement armés voulant défendre leur quartier contre ces intrusions.
Les Grésilles est un quartier populaire où vit une importante population d’origine maghrébine.
Des véhicules et poubelles ont été brûlés, une équipe de journalistes locaux agressée ainsi que le conducteur d’un véhicule, selon la préfecture.
Quatre personnes ont été interpellées, selon la préfecture, précisant que les violences n’impliquaient cette fois pas de Tchétchènes.
Ces heurts inédits se sont vite placés sur le terrain politique, la dirigeante d’extrême-droite Marine Le Pen et celui de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon pointant « le chaos », tandis qu’Eric Ciotti (droite) évoquait « presque un théâtre de guerre ».
« Voir des jeunes qui brandissent des armes, voir 100 personnes qui se tapent dessus, qui s’agressent, c’est inacceptable », a dénoncé pour sa part le ministre français de l’Agriculture Didier Guillaume sur la chaîne Cnews.
Les autorités françaises nient quant à elle tout laxisme face aux évènements, le préfet de la région Bernard Schmeltz défendant sa stratégie de non-intervention pendant le week-end.
« Les populations n’ont en aucun cas été abandonnées », a-t-il assuré.
Le nombre précis de Tchétchènes résidant en France est impossible à déterminer car ils se fondent dans l’ensemble des ressortissants de nationalité russe. Très mobiles, ils sont pour beaucoup regroupés à Paris, autour de Nice (Sud-Est), et dans l’Est de la France.
Les confrontations de Dijon sont impressionnantes mais le compte rendu des différents médias ne nous aide pas à comprendre ce qui les a motivées. Ce qui nous parait très triste c’est l’impression que les hostilités naissent entre des groupes qui ont peine à se départir des rôles réciproques qu’ils se sont donnés. Pour ce qui concerne les Tchétchènes qui sont le sujet de nos lettres tout compte bien sûr, leur histoire, leur exil, leur situation de minoritaire. Il serait tragique que l’on identifie comme le veut la propagande russe Tchétchènes et bandits. De même ce serait faire un contresens que d’imaginer que l’islamisme qui a influencé certains Tchétchènes joue un rôle quelconque dans ces évènements.